15 May

Christopher Nolan la discussion animée par Philippe Rouyer Cannes2018 #RadioMercureInsideCannes

Publié par Bonnay Jean-Luc  - Catégories :  #Cannes2018, #CinematiqueSansToc, #RadioMercure

Christopher Nolan la discussion animée par Philippe Rouyer Cannes2018 #RadioMercureInsideCannes

Rendez-vous avec... Christopher Nolan







Sur la découverte de 2001, l’Odyssée de l’espace







J’ai découvert le film à l’âge de 7 ans, lors d’une projection en 70mm au Leicester Square Theatre à Londres, à laquelle mon père m’avait emmené. Dès l’instant où l’écran s’est allumé, je me suis senti partir dans un voyage, dont je ne suis toujours pas revenu. Le film m’a fait réaliser que le cinéma était capable de tout.







Sur le projet de restauration du film







Après le tournage de Dunkerque l’été dernier, j’ai voulu collaborer avec Warner Bros sur une version en 4K d’un de mes films. C’est en opérant avec différents projecteurs que j’ai découvert deux bobines du long métrage de Kubrick sur lesquelles la compagnie travaillait. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de la restauration. Je me suis dit que redécouvrir l’œuvre telle qu’elle était projetée en salles à l’époque, serait un beau cadeau à offrir au public.







Sur le format du film







Lorsque l’on restaure un film, on en vient souvent à changer de support et à le numériser. Nous avons fait le choix le préserver dans sa condition originale, en 70mm, et de reproduire l’image telle que Kubrick l’avait imaginée.







Sur son choix d’études







Ce n’est pas moi qui n’ai pas voulu faire une école de cinéma, c’est elle qui n’a pas voulu de moi ! J’ai finalement entamé des études littéraires qui se sont avérées très utiles, notamment pour discerner l’intention de l’auteur dans le scénario ou comprendre l’origine des métaphores. Après tout, je pense que je n’étais pas fait pour l’école de cinéma.







Sur son approche du métier







Stanley Kubrick disait que le meilleur moyen d’apprendre à faire un film, c’est d’en faire un. C’est ainsi que j’ai abordé mon métier. J’ai réalisé Following, le suiveur entre amis, ce qui impliquait de savoir tout maîtriser au cas où quelqu’un aurait manqué à l’appel. Pour pouvoir justifier votre exigence envers une profession, vous devez être capable d’en comprendre les filons. Ce que je recommande aux jeunes cinéastes, c’est de toucher à tout. Cela vous permet également de ne pas être à la merci des autres mais au contraire, d’être leur égal.







Sur sa préférence pour l’argentique







Au-delà de l’aspect technique et de la résolution qu’offre l’argentique, il s’agit avant tout des émotions qu’elle procure. C’est le meilleur moyen envisagé pour immerger le spectateur, car l’image qu’elle propose se rapproche au maximum de ce que l’œil voit.







Sur l’utilisation de l’IMAX



J’ai d’abord expérimenté l’IMAX à travers des documentaires que je regardais dans les musées, à l’adolescence. Je trouvais cela fascinant et j’étais curieux de l’appliquer dans mes films, à cause de la taille et de la précision de l’image. J’ai utilisé les caméras IMAX pour quelques scènes de The Dark Knight : Le Chevalier noir. Mais l’image étant trois fois plus grande, nous ne pouvions pas tourner plus de 90 secondes par bobine. Tout le tournage dépendait de cette mécanique. Pour Dunkerque, j’ai réalisé mon rêve d’adolescent, j’ai tout filmé en IMAX.







Sur l’utilisation du son







J’ai toujours voulu essayer de marier le travail du son avec le travail de la musique. Dans Dunkerque, cela s’est produit dès le stade de l’écriture. J’ai eu recours à une loi appelée la progression du berger, qui implique d’écrire des notes de façon à ce qu’il y ait une progression graduelle sans fin. L’équipe de Hans Zimmer a pu produire toute la partition de la musique du film en respectant cette progression. C’est ainsi que l’on peut entendre une sorte de tic-tac continuel à travers différents effets réels tels que ceux des moteurs des bateaux ou de la course des soldats. Par conséquent, cela nous a permis de transmettre une intensité dramatique aussi bien dans la musique que dans le son.







Sur la trilogie The Dark Knight







Ce qui distingue mon approche du personnage de Batman de tout ce qui avait déjà été créé, c’est la dimension profondément noire dont il est imprégné. Quant au méchant, il a servi à définir le genre du film. Faire une suite n’est pertinente que si vous parvenez à offrir une dimension nouvelle et c’est pour cette raison que les trois œuvres s’inscrivent dans des genres différents.

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